La thérapie EMDR (Eye Movement Desensitization and Reprocessing) est la méthode de traitement des traumas reconnue dans le monde comme la plus efficace selon l’OMS.
Mais vous ne vous reconnaissez peut-être pas dans le terme trauma ? Et pourtant nous accumulons tous des traumas.
Cet article vous explique :
D’où vient l’EMDR ?
Qu’est-ce qu’un trauma ?
Comment l’EMDR guérit nos traumas.
Pour plus d’explications sur l’EMDR
C’est grâce à un petit écureuil, qu’est née l’EMDR
D’où vient l’EMDR ?
Comme le développe le site de l’association EMDR France, la thérapie EMDR a été mise au point en 1987 par une psychologue américaine, Francine Shapiro. Par hasard, lors d’une balade dans un parc en ruminant de sombres pensées, elle s’est aperçue à la fin de sa promenade qu’elle était devenue très détendue.
Que s’est-il passé pendant cette promenade ?
Il s’est passé un moment de pause, où, immobile, elle a suivi du regard les déplacements d’un écureuil qui bondissait de branche en branche. L’EMDR était née !
Aujourd’hui, 30 ans plus tard, cette méthode permet de cicatriser des traumas grâce à des stimulations bilatérales du corps. Elles activent notre cerveau pour provoquer la même activité que pendant le sommeil paradoxal, à savoir le retraitement des évènements vécus pour les digérer.
L’EMDR permet de retrouver des souvenirs non digérés et perturbants dans notre vie quotidienne, afin de les désensibiliser.
La plupart des gens, ont vécu dix à vingt souvenirs qu’ils n’ont pas digérés : ceux-ci sont responsables de l’essentiel de leurs souffrances. L’EMDR permet de les identifier et de les retraiter.
L’EMDR ne peut ni effacer, ni changer le passé, mais permet qu’il ne fasse plus mal.
Qu’est-ce qu’un trauma ?
On distingue les traumas simples, ou troubles de l’adaptation, des traumas aigus ou troubles de stress post traumatique.
Les traumas simples
Nous en avons tous. Il s’agit d’événements de vie comme une séparation, un deuil, des humiliations, des problèmes familiaux… qui peuvent entraîner une rupture de l’équilibre psychologique. Nous ne disposons pas toujours des ressources suffisantes à ce moment là, pour s’adapter au changement survenu.
Ce problème d’adaptation peut prendre différentes formes : émotions perturbantes, anxiété, dépression, stress, déficit immunitaire, sensations physiques pénibles, trouble de l’estime de soi…. Et quand nous sommes confronté à ces différentes formes, bien souvent nous ignorons à quoi elles sont dûes.
Un exemple courant : Nicolas est un petit garçon de 2 ans et demi qui fait son entrée en maternelle. Il a bien compris qu’il fallait être propre pour aller à l’école, mais le stress de la séparation avec sa maman, ce nouvel environnement avec autant d’enfants, tout ça le stress, et… il fait pipi dans sa culotte. Pas de chance, ce jour là, Dorothée, l’assistante maternelle est fatiguée et énervée. Elle lâche une remarque humiliante à Nicolas devant tous les petits. Nicolas sent une vague de chaleur montée jusqu’à la racine des cheveux, rougit, a le coeur qui bat fort, et se fige : tous les regards sont braqués sur lui, dont le regard sévère de la maîtresse. Il vient de vivre sa première expérience de honte. Normalement, la nuit qui suit, alors qu’il dort profondément (phase du sommeil paradoxal), son cerveau va processer cette scène comme toutes les autres de la journée, pour digérer toutes les émotions vécues. Notre cerveau fonctionne comme une grosse passoire dans laquelle il met toutes les situations vécues dans la journée, et les filtre (par la création de rêves et cauchemars) pour laisser passer les émotions. Ainsi, au matin ou quelques jours plus tard, ces situations sont devenues neutres émotionnellement, et n’ont plus d’émotion attachée. Elles peuvent alors migrer dans le cerveau pour se ranger dans la mémoire adaptative, là où se logent nos souvenirs.
Sauf que cette nuit là, le cerveau de Nicolas a sa passoire bouchée (la science ignore pour l’instant pourquoi cela se produit) et la situation reste très intense émotionnellement lorsqu’il y repense. Les conséquences derrière seront lourdes. Ce souvenir non digéré va garder accroché, cette émotion de honte, et à cela va se rajouter une croyance négative sur lui. Sans doute une croyance du type : « je suis pas capable » ou « je suis pas à la hauteur ». En plus, il arrive souvent que se rajoute une sensation physique désagréable. Ici, le rougissement, le coeur qui bat et tout ce qui accompagne le stress négatif. Un trauma est né !
Un trauma est donc un souvenir du passé dont l’émotion négative d’origine est toujours active, une croyance négative (ou croyance limitante) sur soi et une sensation physique désagréable.
Si ce trauma reste isolé, et s’active seulement lorsqu’on y repense, ce n’est pas très grave. Malheureusement souvent ces traumas font des petits, et génèrent des nouveaux traumas tout au long de notre vie en fonction des déclencheurs qui se sont installés. Pour Nicolas, ses déclencheurs sont : prendre la parole en public dans le cadre du travail, et lorsqu’il y a une autorité dans le groupe qui l’impressionne (son chef, ou N+++). Nicolas stresse dès qu’il sait qu’il aura à faire cet exercice, développe beaucoup d’anxiété, et sur le moment rougit fortement, perd ses moyens et a toujours le sentiment d’être nul et d’avoir bégayé et réalisé une piètre prestation, alors que ce n’est pas forcément l’impression de l’auditoire. Nicolas développe des conduites d’évitement pour ne pas avoir à parer en public et renonce à des postes à responsabilité à cause de ça.
Les traumas aigus
Ils sont heureusement plus exceptionnels. Ils peuvent apparaître chez des personnes exposées à la mort, blessure grave , violences sexuelles, catastrophes naturelles, terrain de guerre ou terrorisme… La charge émotionnelle vécue est tellement intense, que le cerveau n’arrive pas à le processer. La peur intense vécue sur le moment, ne disparait pas totalement et se manifeste régulièrement sous forme de cauchemars ou flash back qui font revivre la situation d’origine. La personne vit en état d’alerte constamment avec une forte anxiété qui perturbe de manière importante sa vie quotidienne.
Comment l’EMDR guérit nos traumas ?
Cette technique n’est pas mécanique ni anodine. Elle confronte aux traumas et nécessitent de prendre des précautions en installant des outils de stabilisation émotionnelle.
- La première étape commence par entendre et comprendre l’histoire du patient, ce qu’on appelle l’anamnèse, afin d’avoir un panorama des ressources et des traumas de la personne. Cette étape peut se faire de manière assez rapide grâce à des outils comme « la carte des souvenirs », qui consiste à identifier les 10 meilleurs et les 10 pires souvenirs que l’on vécu et qui sont toujours intense émotionnellement. L’EMDR est une thérapie intégrative, c’est à dire qu’elle peut être couplée à d’autres approches thérapeutiques. Elle permet d’avancer rapidement et d’avoir des effets tangibles dès le traitement du premier souvenir.
- Puis, à l’anamnèse succède le recensement de situations récentes que vit le patient et qui lui posent problème. Pour Nicolas, il s’agit de situations de stress intense vécu lors de ses prises de paroles en public. Après analyse de ces situations, en terme de croyance négative (ou croyance limitante), émotion et sensations physiques ressenties, la personne recherche dans son passé et le plus loin possible, des situations où elle a eu un vécu similaire. Cela ramène souvent à la petite enfance. Pour aider à identifier ses souvenirs lointains, l’EMDR a des techniques pour réveiller la mémoire. Cette liste de souvenirs servira de plan de ciblage des souvenirs à traiter. C’est comme un fil rouge qui part du présent avec les situations à problème, et qui les relie à toutes les situations du passé les plus impactantes où apparaissent les mêmes symptômes.
- Puis intervient le traitement : on démarre par le souvenir le plus ancien, si possible celui qui est à l’origine du trauma. Le traitement consiste en des séries de stimulations bilatérales du corps, une respiration profonde puis une association : le patient verbalise sur quoi se porte son attention : une pensée, une émotion, une sensation physique, une image. Lorsque le souvenir devient neutre émotionnellement, la croyance négative disparaît et l’on installe une croyance positive à la place. Cela amène une amélioration rapide sur l’estime de soi et la confiance en soi du patient.
Cette technique de l’EMDR est rapide, car le cerveau continue à processer le souvenir en cours de traitement, entre les séances, sans que ce soit conscient. Il est donc très courant qu’il ne soit pas nécessaire de traiter tous les souvenirs du plan de traitement de la liste.
La personne est parfaitement consciente et lucide pendant le traitement, elle reste en contrôle de ce qu’elle dit. - Lorsque tous les souvenirs sont devenus neutres, on finalise par un pont sur le futur : se fixer un objectif dans un futur proche avec un challenge lié à la problématique. Et la personne identifie si cette situation l’impacte à priori ou pas.
L’EMDR se pratique aussi bien en présentiel qu’en ligne (en visioconférence). Elle permet de résoudre de nombreuses problématiques bloquées en un temps court comme par exemple : deuil bloqué, problème d’estime de soi, de confiance en soi, syndrome de l’imposteur, phobies, tocs, anxiété, stress, …
Si vous souhaitez vous engager dans une thérapie EMDR avec un thérapeute accrédité par l’association EMDR FRANCE
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